Tarifs |
Régulier
56 $
Aîné.e.s
50 $
Réduit
44 $
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Représentations
En espagnol, surtitré en français et en anglais
Ce spectacle contient une scène d'automutilation et pourrait heurter la sensibilité de certains spectateur.ice.s. |
22 février 2024 - 19 h 00
23 février 2024 - 19 h 00
24 février 2024 - 19 h 00
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Dernier « opus magnus » d’Angélica Liddell, créé et ovationné au Festival d’Avignon et au Festival d’Automne à Paris, Liebestod est une œuvre incontournable d’une beauté tragique absolue. L’artiste emprunte le titre de son spectacle qui signifie « la mort d’amour » à l’aria final de Tristan und Isolde de Richard Wagner. Convoquant le célèbre torero Juan Belmonte pour qui toréer est un acte spirituel, Liddell affirme que « Créer c’est toréer » et se livre corps et âme à un acte absolu dans lequel les désirs de vie et de mort se confondent. À travers des tableaux scéniques d’une force incandescente qui empruntent autant des signes iconographiques à la peinture de Francis Bacon (le sous-titre L’odeur du sang ne me quitte pas des yeux d’Eschyle a obsédé le peintre toute sa vie) qu’à la symbolique chrétienne et la tauromachie, Angélica Liddell célèbre la mort comme apogée de la passion amoureuse, tout en fustigeant le monde factice de l’apparence, l’hypocrisie et la dérive matérialiste ambiante. Grande tragédienne du monde contemporain, elle renoue avec la violence fondatrice des tragédies grecques et livre un véritable chef-d’œuvre d’une esthétique choc à la hauteur des expériences les plus radicales de nos vies et qui nous changent à tout jamais. Provocant. Bouleversant. Inoubliable.
« Enfin l’oeuvre qu’on attendait pour bousculer cette 75ème édition du Festival d’Avignon. Dans son dernier opus, LIEBESTOD, l’artiste espagnole Angélica Liddell remonte aux sources de son théâtre dans un rodéo tauromachique avec elle-même… »
- Télérama (France)
Titre du final de Tristan et Iseult créé en 1865 par Richard Wagner, Liebestod signifie littéralement « mort d’amour ». À partir de ce titre, pouvez-vous nous raconter la genèse de cette création ?
Lorsque Milo Rau [dramaturge et metteur en scène suisse, ndlr] m’a confié un chapitre de Las historias del teatro, je me suis demandé quelle était mon histoire du théâtre. C’est là que le sang est apparu. Et dans les racines les plus profondes, la tauromachie s’entremêlait à la tragédie, qui représente une grande partie de mon travail. L’amour, la beauté et la mort forment une triade qui définit ma relation avec l’art. Dans ce processus, le hasard a commencé à tracer le destin de l’œuvre. J’ai lu la biographie de Juan Belmonte, le père de la tauromachie spirituelle, et je me suis identifiée à la manière tragique dont le torero affronte la tauromachie. Et pour une raison ou une autre, j’ai entrevu la fin de Tristan et Iseult, qui incarne la même relation que celle entre l’homme et la bête mortelle. Au fond, Liebestod est un appel au spirituel dans l’art. On torée comme on est. On torée comme on aime.
Vous affirmez que « créer, c’est toréer », pouvez-vous nous parler de votre rapport à la tauromachie en tant que citoyenne espagnole, puis de votre rapport au sacré et au rituel en tant qu'artiste?
Je n’aborde pas la tauromachie en tant qu’Espagnole; je ne me sens même pas Espagnole. Je l’aborde en tant qu’artiste. Mais il est vrai qu’en Espagne, on baigne dès l’enfance dans la culture de la tauromachie. Elle est profondément ancrée dans la culture populaire. Ensuite, j’ai retrouvé la tauromachie à travers la poésie, la littérature, le mysticisme, les mythes classiques, le code des samouraïs et Francis Bacon, entre autres. Je ne parle pas de la corrida. Je parle, comme l’a dit Federico García Lorca, de la mort enveloppée de la beauté la plus éblouissante, et de la nécessité de cette beauté dans l’art. Il s’agit d’une défense de l’art. Inspiration et transfiguration.
Comment avez-vous eu l’idée de se faire rencontrer Juan Belmonte, torero Sévillan et l’œuvre Tristan et Iseult de Richard Wagner ?
On ne sait jamais vraiment pourquoi ça se produit. Soudainement les deux se croisent, et tout devient clair. Dans la pièce de Wagner, Iseult laisse tomber son épée devant Tristan. Elle ne peut pas le tuer, ce qui témoigne de son malheur, mais aussi de l’union éternelle avec son amant. Il y a, dans Tristan et Iseult ainsi que dans la tauromachie de Belmonte, un pacte avec l’éternité qui passe par la mort. Belmonte est amoureux de la mort. D’ailleurs, frustré que le taureau ne l’ait pas tué dans l’arène, il finit par se suicider avec un pistolet à sa ferme. En fin de compte, éros et thanatos gouvernent les pulsions de notre esprit.
Vous semblez refuser l’étiquette « d’artiste engagée », comment définiriez-vous alors votre place/posture d’artiste dans le monde des arts vivants ?
Je pense qu’il y a trop de politisation dans le monde artistique à l’heure actuelle. En tant que citoyenne, je dois être responsable, mais en tant qu’artiste et spectatrice, je revendique mon droit à la perversité, aux récits. Comme le dit Ingmar Bergman dans ses mémoires : « L’art est libre, éhonté, irresponsable. » Je plaide pour un art irresponsable et pour le terrorisme de la beauté. Je fais du théâtre en quête d’amour.
Après une œuvre si marquante et si puissante que Liebestod, comment envisagez-vous vos prochaines créations ?
Après Liebestod, j’ai mis en scène trois autres pièces, Terebrante, Caridad et Vudú (3318) Blixen, et une quatrième, Dämon, est en cours de création. Quoique très différentes, elles sont en quelque sorte une conséquence de Liebestod. Elles font partie de la même histoire. Bien que travestis d’autres habits, les mêmes démons sont à l’œuvre, chacun sous l’influence d’une présence dominante. Je ne pense pas que mon travail actuel doive être à la hauteur du précédent. Ce que je fais dépend de la façon dont j’ai besoin d’exprimer mes sentiments. Et maintenant, ce que je dois exprimer, ce n’est pas, comme dans Liebestod, la mort de l’amour et l’amour de la mort. Aujourd’hui, je travaille par peur de la mort.
Entrevue réalisée par l'USINE C en janvier 2024.
Traduction de l'espagnol au français par Maxime Collins inc.
« Un très grand moment de théâtre, à la fois jouissif et insupportable. [...] Un des plus grands spectacles de ces dernières années, assurément !»
- Affaire critique, France Culture (France)
« Alternant imprécation verbale virtuose et tableaux visuels saisissants, haine féroce et miséricorde désespérée, Angélica Liddell, jonglant avec les tabous du spécisme, du racisme, de la discrimination, orchestre non seulement ses grandes thématiques avec une puissance folle mais les redouble d’un commentaire sur le théâtre, la vanité et la futilité de ses soumissions, de ses médiocrités contemporaines. »
- 24 heures (Suisse)
« The theatrical persona Liddell assumes in LIEBESTOD, a monologue-fueled play about art, religion, Wagner and bullfighting, is loud, angry, self-destructive and startlingly musical. »
- The New York Times (Etats-Unis)
« LIEBESTOD est un manifeste artistique en forme d’immolation. »
- Les Echos (France)
« Enfin l’oeuvre qu’on attendait pour bousculer cette 75ème édition du Festival d’Avignon. Dans son dernier opus, LIEBESTOD, l’artiste espagnole Angélica Liddell remonte aux sources de son théâtre dans un rodéo tauromachique avec elle-même… »
- Télérama (France)
« Par couches successives d’artifices formels et de chairs, Angélica Liddell révèle un espace halluciné, aux géométries infinies, d’une beauté extrême, éclaboussé de passion et de mort. Elle s’offre, s’exhibe, se confesse. »
- RTBF (Belgique)
« Il y a aussi la beauté de cette confession scénique, profonde, essentielle, et éminemment politique, au sens le plus noble du terme. Angélica Liddell s’est rarement aussi peu dévêtue, mais a rarement été aussi à nu. Sans fard, ni artifice. En un mot, bouleversante. »
- Scene Web (France)
Angélica Liddell fonde en 1993 sa compagnie Atra Bilis. Metteuse en scène, autrice, performeuse, elle a signé une vingtaine de pièces aussi bouleversantes que clivantes, et apparaît aujourd’hui comme une artiste majeure de la scène européenne.
C’est à Avignon qu’elle se fait connaître en France en 2010 par El año de Ricardo et La Casa de la fuerza, reprise en 2012 à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, où elle revient avec Todo el cielo sobre la tierra (Le syndrome de Wendy) en 2013, You Are My Destiny (Lo stupro di Lucrezia) en 2014 et Primera carta de San Pablo a los Corintios en 2015. Après Que ferai-je, moi, de cette épée ? au Festival d’Avignon 2016, elle présente à la Colline-théâtre national The Scarlet Letter en 2019, et en 2020 un diptyque consacré au deuil de ses parents, Una costilla sobre la mesa Madre & Padre.
Angélica Liddell est artiste associée au Centre dramatique national d’Orléans.
Son œuvre théâtrale est publiée aux éditions Les Solitaires Intempestifs.
photographie Bruno Simao
Texte, mise en scène, scénographie, costumes Angélica Liddell
Interprètes Angélica Liddell, Borja López, Gumersindo Puche, Palestina de los Reyes, Patrice Le Rouzic
Figurants Gabriel et Mackenzie Gamache, Marc-André Boisvert, Sébastien Corbière, Félix Provencher, Alex Trahan, Bacary Sonko
Lumière Mark Van Denesse
Son Antonio Navarro
Habit de lumière Justo Algaba
Assistanat à la mise en scène Borja López
Régie plateau Nicolas Guy Michel Chevallier
Directeur de production Gumersindo Puche
Production Atra Bilis, NTGent
Coproduction Festival d’Avignon, Tandem Scène nationale
Arras-Douai, Künstlerhaus Mousonturm (Francfort)
Présentation en soutien avec Acción Cultural Española PICE Movilidad
Angélica Liddell est artiste associée au CDN d’Orléans
Maître animalier Michel Fournier
Éleveuse et comportementaliste animalière Natalie Robidoux – Chatterie Sous le Saule
Chats Birgit, Renoir, Rimbaud, Uderzo, Umami, Tatami
Remerciements à la boucherie Le diable est aux vaches
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